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Epistole

5 avril 2009

Au fait, où en est la surveillance des enseignants ?

Cela se met en place semble-t-il, et à toute vitesse.

Sambien :

Ni Dieu ni César ni tribun

Le 4 avr. 09 à 10:04, Daniel Faugeron a écrit :


 

Je suis inquiet, très, très inquiet...

Vendredi dernier, à   titre de solidarité avec mes collègues enseignants de l’Université de Paris 8   engagés, en tant que titulaires et chercheurs de l'Éducation Nationale, dans   une opposition difficile à Valérie Pécresse, j’ai décidé de tenir mon cours   sur la biodiversité et l’origine de la protection des espèces et des espaces,   que je donne habituellement dans les locaux du département de Géographie (où   j’enseigne depuis 20 ans), dans l’espace du Jardin des Plantes (Muséum   National d’Histoire
Naturelle), là où fut inventée la protection de la   nature. Une façon, avec ce « cours hors les murs », de faire découvrir ces   lieux aux étudiants et d’être solidaire avec la grogne actuelle mais sans   les
pénaliser avant leurs partiels.

Mardi, arrivé à 14 h 30, avant   les étudiants, j’ai eu la surprise de me voir interpellé dés l’entrée franchie   par le chef du service de sécurité, tout en constatant que les deux portes du   36 rue Geoffroy
Saint Hilaire était gardées par des vigiles...?

Les   étudiants, qui se baladent déjà dans le jardin, reviennent vers l’entrée, le   lieu du rendez vous. Le cours se fait donc, pendant une heure et demie, dans   la rue, devant l’entrée du Muséum. Un cours qui porte sur l’histoire du   Muséum, l’histoire de la protection de la nature, sur Buffon.

A la fin   du cours, je demande à nouveau à entrer pour effectuer une visite commentée du   jardin. Nouveau refus, seuls les étudiants peuvent entrer, pas leur   enseignant. Ils entrent et, je décide de tenter ma chance par une autre   grille, rue de Buffon. Où je retrouve des membres du service de sécurité qui,   possédant manifestement mon signalement, comme les premiers, m’interdisent à   nouveau l’entrée.

Évidemment, je finis pas me fâcher et exige, sous   peine de bousculer les vigiles, la présence du Directeur de la surveillance du   Jardin des Plantes. Comme le scandale menace, il finit par arriver. D’abord   parfaitement méprisant, il finit pas me réciter mon CV et le contenu de mon   blog. Cela commence à ressembler à un procès politique, avec descriptions de   mes opinions, faits et gestes. D’autres enseignants du département de   Géographie, dont le Directeur Olivier Archambeau, président du Club des   Explorateurs, Alain Bué et Christian Weiss, insistent et menacent d’un   scandale.
Le directeur de la Surveillance, qui me dit agir au nom du   Directeur du Muséum (où je pensais être honorablement connu), commençant sans   doute à discerner le ridicule de sa situation, finit par nous faire une   proposition incroyable, du genre de celle que j’ai pu entendre autrefois,   comme journaliste, en Union soviétique :
- Écoutez, si vous me promettez de   ne pas parler de politique à vos étudiants et aux autres professeurs, je vous   laisse entrer et rejoindre les étudiants...
Je promets et évidemment ne   tiendrais pas cette promesse, tant le propos est absurde.

J’entre donc   avec l’horrible certitude que, sur ordre du directeur et probablement du   ministère de l'Éducation Nationale, je viens de faire l’objet d’une «   interdiction politique ». Pour la première fois de mon existence, en   France.

Je n’ai réalisé que plus tard, après la fin de la visite se   terminant au labyrinthe du Jardin des Plantes, à quel point cet incident était   extra-ordinaire et révélateur d’un glissement angoissant de   notre
société.

Rétrospectivement, j’ai eu peur, très   peur...

CM Vadrot

-------- Message original --------

                               
Sujet : Re: [discuter] Témoignage du professeur Vadrot, enseignant à Paris 8 :       « Dans quel monde vivons-nous ? »
Date : Sat, 4 Apr 2009 10:55:31 +0200
De : dominique boullier <boullier.dominique@wanadoo.fr>

Réponse d'un copain qui connait bien le fonctionnement d'Internet :

C'est vraisemblablement son blog qui a attiré l'attention sur ses supposées prises de positions à caractère politique.

Le texte de l' Hadopi a été adopté hier, et seulement 16 parlementaires étaient présents lors du vote

alors que ce texte met en place une véritable usine a gaz de censure bolchévique sous couvert du motif

apparent de la protection du droit d'auteur et de la lutte contre les contenus nuisibles ou illégaux sur le net.

Dés la parution des décrets d'application les fournisseurs d'accès a internet seront censés bloquer l'accès à tout site

ou blog n'étant pas jugé conforme par le pouvoir central, et ce par l'intermédiaire d'un liste blanche de sites autorisés

dont les critères de sélection sont totalement subjectifs et a la seule discrétion de cette nouvelle autorité.

Plus d'infos ici!

http://www.numerama.com/magazine/12527-La-loi-Hadopi-votee-a-la-sauvette-par-16-deputes.html

http://www.numerama.com/magazine/12496-Hadopi-l-Assemblee-adopte-la-labellisation-et-le-filtrage.html

http://www.numerama.com/magazine/12516-L-Hadopi-etabliera-une-liste-de-moyens-de-filtrage-labellises.html

http://www.numerama.com/magazine/12221-Big-Brother-Albanel-confirme-le-spyware-de-l-Hadopi.html

http://www.numerama.com/magazine/12499-Hadopi-jour-4-un-jour-sombre-pour-les-droits-de-la-defense.html

Un événement du même ordre a été relaté par le Canard enchaîné daté du 1/4/09 : "non mais sans blog"

un lycéen de 15 ans a eu les honneurs de la police pour avoir concocté avec un copain un "Comité indépendant lycéen 94" avec un blog (article dans le journal du dimanche)sur lequel ils avaient mis quelques chiffres et slogan de manifs la police s'est rendu au lycée pour obtenir des renseignements et consulter son dossier (article dans le parisien).

 

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